DIEU OU MAMMON

introduction

Nous poursuivons notre étude du chapitre 6, un passage qui souligne certaines manifestations de la communion spirituelle d’un disciple de Christ, de sa dévotion dans sa vie personnelle avec Dieu.

Deux dangers/problèmes sont abordés par le Seigneur en ce qui concerne notre relation personnelle avec Dieu : l’hypocrisie - un danger qui menace ceux qui se nourrissent des pratiques religieuses en recherchant l’approbation des hommes Matthieu 6 v. 1-8 ; et ensuite l’inquiétude – un danger qui menace ceux qui ne vivent que pour eux-mêmes, et non pour Dieu, en recherchant leur propres besoins et conforts personnels Matthieu 6v. 19-32

1. L'hypocrisie : pratiques pieuses non sincères.  Faire étalage de ses observances religieuses pour être vu des hommes, rechercher les honneurs et la louange des autres par des bonnes actions, gagner du prestige par la piété. Ce n’est pas là bien agir car c’est agir avec suffisance, hypocrisie. C’est une dérision de la vraie piété.   

Romains 12 : 9 « Que l’amour soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur ; attachez-vous fortement au bien. »

Dieu, dans son grand amour, nous a réconciliés à lui-même à travers le sacrifice de Jésus-Christ. Désormais, sa volonté c’est que l’amour soit le trait de caractère de sa famille spirituelle.

Romains 5 :5 « l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint–Esprit qui nous a été donné. » L’amour vrai est manifesté par notre obéissance à la Parole de Dieu, une obéissance rendue possible par la puissance de l’Esprit qui agit en nous. Le Seigneur ayant lui –même déclaré Jean 14 :15 « si vous m’aimez, gardez mes commandements. »

Aimer hypocritement, faire semblant alors que le cœur n’y est pas c’est de l’hypocrisie qui vient de la chair et non de l’Esprit. L’hypocrisie c’est la pensée du siècle présent, un des principes qui régit le monde. Projeter une image, présenter une façade en prétendant être quelqu’un d’autre ou quelque chose que nous ne sommes pas. C’est la valeur que les médias nous incitent à épouser et le piège dans lequel tant de gens tombent, faisant acception de personnes, preuve de l’amour de soi et non l’amour pour Dieu et son prochain.

L’amour sincère n’est pas sélectif, mais il reconnaît la valeur de chacun. Il prend les devants, par des actions concrètes, pour démontrer comment chacun est valorisé

• 1 Timothée 1 : 5 « Le but de cette recommandation, c’est l’amour qui vient d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sans hypocrisie. »

2. L’inquiétude

• Matthieu 6 : 25 « C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie. »
• Matthieu 6 :31 « Ne vous inquiétez donc pas, »
• Matthieu 6 :34 « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain »
• Philippiens 4 :5-6 « Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien. »

C’est séquentiel. « Est proche » désigne plutôt l’espace que le temps. Il est vrai que le retour de Christ est proche, et nous le croyons fermement, mais l’accent ici est placé sur la proximité de sa présence ; de sa personne. Et parce que le Seigneur est proche, nous devons nous inquiéter de rien. La stabilité spirituelle de nos vies exige une attente confiante, une foi ferme dans le Seigneur. Il est présent, ici, au milieu de nous. Il vit en nous par son Esprit. Il nous entoure par devant et derrière. C’est bien là la signification du chant de Psaume 119 :151 « Mais toi, tu es proche de moi, Seigneur. » Oui, le Seigneur est proche !

Vivons-nous notre vie chrétienne selon cette confiance ? Confiants que le Seigneur est près de nous au point de sonder nos pensées et qu’il connaît tous nos besoins ? Confiants que lorsque nous prions il est près de nous et il nous entend ? Confiants que lorsque l’on à besoin de sa force et sa puissance, qu’il est tout près de nous pour nous soutenir ? Confiant qu’il vit en nous par son Esprit en nous accordant tout ce qui est nécessaire pour notre marche, notre course chrétienne ?

Le Seigneur est proche, alors ne vous inquiétez de rien. Ne soyez pas déstabilisés ; ne soyez pas vacillants, défaillants ; paranoïaques. Comprenez bien : le Seigneur est proche !

Le Livre des Psaumes loue le Seigneur en tant que notre grand protecteur et invite à placer notre foi en lui.

Psaume 31 : 1-6 « Éternel ! en toi je me réfugie : Que jamais je ne sois dans la honte ! Libère-moi dans ta justice ! Tends vers moi ton oreille, Hâte-toi de me délivrer ! Sois pour moi un rocher, une forteresse, Pour que je sois sauvé ! Car tu es mon roc, ma forteresse, Et à cause de ton nom tu me conduiras, tu me dirigeras. Tu me feras sortir du filet qu'ils m'ont tendu ; Car tu es ma protection. Je remets mon esprit entre tes mains ; Tu m'as libéré, Éternel, Dieu de vérité ! »      

En d’autres termes : Seigneur, tu es vrai, fidèle à ce que tu as dit et j’ai confiance en toi !

Notre capacité de traiter avec l’adversité, de rester stables, réside dans cette foi ferme et confiante dans notre grand Dieu ! Et quelle est la conséquence de savoir que le Seigneur est proche ? Pas d’inquiétudes ! (lire v. 6).  De quoi pourrais-je m’inquiéter ?

Y a-t-il quelque chose que Dieu ne peut gérer ? Si nous le pensons, confessons-le immédiatement car c’est un blasphème ! Si nous nous inquiétons, si nous sommes traumatisés, déstabilisés, saisis de crainte et victimes de toutes sortes de troubles physiques et émotionnels que toutes ces choses provoquent, nous manifestons le fait que nous ne faisons pas, en réalité, confiance à Dieu…et c’est une forme de blasphème. Car en s’imaginant que Dieu ne peut nous venir en aide, nous nous créons un Dieu autre que le vrai Dieu – un Dieu qui n’est pas tout-puissant. Et si nos pensons que Dieu peut nous venir en aide, qu’il est capable, mais que nous nous doutons qu’il le veuille bien, c’est une autre forme de blasphème parce que nous mettons en doute, non pas son caractère, mais son intégrité et sa Parole. L’inquiétude est péché !

Le Seigneur est proche et il est le Tout-Puissant – capable d’accomplir tout ce qu’il veut et ce qu’il veut, c’est notre bien. Et si nous faisons de lui notre délice, si nous méditons sa Parole jour et nuit, nous serons amenés à le connaître, tel qui est vraiment ainsi que la manière dont il agit. Tout cela sera la source de notre confiance et nous pourrons examiner nos vies et dire : Puisque le Seigneur est proche, parce qu’il est ce qu’il est, et parce qu’il agit de cette manière en faisant coopérer toutes choses à mon bien, je ne vais pas m’inquiéter !

Dans le sermon sur la montagne, Christ parle publiquement à ses disciples. C'est-à-dire qu'il enseigne indirectement les exigences de son Royaume. Il invite chacun à se positionner pour ou contre. Il détaille clairement les règles de vie des enfants du Royaume. Dans le chapitre 6 de Matthieu, Jésus aborde la question des biens matériels, des richesses, en relation avec la prière et la piété.

Aux versets 19 à 24, la question est de savoir en qui ou en quoi plaçons nous notre confiance ? Notre relation avec ce que nous possédons a des conséquences psychologiques et spirituelles. Elle affecte notre relation avec Dieu. Ainsi, Jésus déclare que l’ampleur de notre confiance et l'intensité de notre consécration se démontrent par ce que nous aimons, désirons ou servons.

ne vous amassez pas des tresors sur la terre

Notre texte débute par un impératif présent, négatif : " ne vous amassez pas… "

Le verbe amasser nous a donné en français " thésauriser. " Il se traduit par " mettre en réserve, déposer dans un coffre, conserver avec soin, garder, retenir " (Bailly).

C'est comme si Jésus disait : " cessez d'amasser des trésors sur terre. Ce que vous êtes en train de faire révèle un sens erroné des priorités. " Et Christ répète les termes ; on pourrait traduire de la façon suivante : " ne thésaurisez pas des trésors ! " " N‘empilez pas des piles ! " " N'amassez pas des amas ! "

Le problème que Christ relève, c'est celui de thésauriser pour soi-même. C'est de retenir des richesses à des fins égoïstes ; de voir dans l'accumulation de richesses un but en soi, un moyen d'afficher sa valeur. A cette époque, les trésors étaient très difficiles à garder. Beaucoup de riches investissaient leur argent dans des vêtements de qualité. Malheureusement, les mites les dévoraient et pouvaient facilement ruiner une toilette coûteuse.

Les maisons étaient construites avec une sorte de pisé qu'il était facile de percer. Un voleur pouvait facilement creuser le mur et retirer le coffret contenant par exemple de l'argent ou des bijoux. Pour éviter ces vols, les riches enterraient parfois des trésors en or aux milieux de leur champs, avec le risque évident d'oublier le lieu exact de ce trésor. Ou bien encore, les hommes dépensaient leur fortune pour acheter des graines, qu'ils pouvaient revendre ou manger pour vivre "tranquilles" (voir Luc 12.16ss).

Il ne s'agit pas d'une condamnation en bloc des riches : Certains personnages bibliques étaient très riches, mais cela n’a pas nuit à leur relation avec Dieu. Abraham a été appelé l’ami de Dieu, et non l’ami du monde. Le témoignage de Dieu pour son serviteur de Job, un homme très riche était le suivant : Il n’y a personne comme lui sur la terre ; c’est un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s’écarte du mal.

Sans parler de David ni de Salomon, et leur richesse n'a été entachée d'aucun jugement de valeur.

Ce passage ne condamne pas non plus la constitution d'une certaine épargne : Proverbes 6 : 6-8 évoque l'exemple des fourmis qui travaillent en été pour avoir de quoi manger pendant l'hiver. Les saisons de la vie (même avec l'assurance retraite) fait qu'il est approprié de constituer, si c'est possible un coussin financier.

L'éthique professionnelle de l'Ancien Testament montre la légitimité de gagner de l'argent en fonction de son travail. L'ouvrier mérite son salaire, et il doit travailler avec l'espérance d'en profiter financièrement (Proverbes 28 :19 ; Deutéronome 25 :4).

Comme le dit un proverbe français (pour une fois très judicieux), l'argent est un bon serviteur et un mauvais maître. L'argent, les trésors, les richesses sont, comme notre temps et nos compétences, une ressource formidable.

Le problème des trésors c'est que parfois, on y prend goût et qu'on se laisse dominer par eux. Le problème c'est d'aimer les richesses de ce siècle et de vivre pour elles, par elles.

L'apôtre Paul nous met en garde dans 1 Timothée 6 :9-10 « Mais ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l'amour de l'argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments. Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, l'amour, la patience, la douceur. »

danger : l'amour de l'argent

L'amour des richesses conduit certains à ne pas prendre soin des siens, ce qui est pire que le comportement des infidèles (1 Timothée 5:8).

L'amour des richesses conduit même des soi-disant leaders d'Eglise à exploiter financièrement les personnes crédules qui suivront des enseignements corrompus (2 Pierre 2 :3). J'ai récemment vu des documents de centres charismatiques de guérison ; j'étais en colère contre la manière dont ils invitaient à donner de l'argent. Méfiez-vous de ceux qui appellent vos dons sans votre réflexion et votre consentement. L'amour de l'argent touche aussi les pasteurs, et les autres responsables religieux…

Hébreux 13 :5 « Que votre conduite ne soit pas inspirée par l’amour de l’argent (Que votre conduite soit sans avarice) contentez-vous de vos biens actuels, car Dieu lui–même a dit : Je ne te délaisserai pas ni ne t’abandonnerai. »

La convoitise est un péché avec lequel chacun d’entre nous devons lutter constamment.

Et la forme la plus courante de la convoitise c’est l’amour de l’argent, convoiter les richesses matérielles. La traduction « sans avarice » se rapproche le mieux du grec. Avarice ou amour de l’argent est un seul mot en grec : aphilarguros, venant de trois mots : A – un alpha privatif qui rend le mot à la forme négative ; phileo qui signifie aimer et arguros qui signifie argent. Ainsi, ce verset ce lit de la manière suivante : Que votre manière d’être soit exempte d’amour de l’argent. 1 Timothée 6 :10 « Car l’amour de l‘argent est la racine de tous les maux »

Alors ce texte, ne nous dit pas que c’est un péché l’argent est la racine de tous les maux, mais que c’est l’amour de l’argent qui est un péché.

Voici la clé de l’exhortation

• Hébreux 13 : 5 « ⁵ Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent; contentez-vous de ce que vous avez; car Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point^[a]. »
• Psaume 62 :10 « Quand les richesses s’accroissent, n’y attachez pas votre cœur. »

Christ se présente comme Sauveur et Seigneur. Beaucoup veulent d'un Sauveur. Peu d'un Seigneur. Mais, bien aimés, Jésus est Souverain de l'univers, et appelle à une capitulation de tout l'être devant Lui.

Il invite souvent à lui laisser le point de contrôle d'une existence. Ici, la richesse.

On sait que l'on aime trop quelque chose ou quelqu'un lorsqu'on n’est pas disposé à le laisser dans les mains de Dieu.

Ensuite, nous lisons au Matthieu 6 :20 « mais amassez des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne détruisent et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. »

Les bons investisseurs sont à la recherche de placements qui seraient à la fois sûrs et lucratifs. Les valeurs boursières sont souvent plus rentables que d'autres, mais malheureusement beaucoup plus volatiles. D'autres placements sont plus sûrs, mais en termes de rendement, moins brillants. Proverbes 23 : 4-5 nous rappelle que les richesses terrestres sont très volatiles… « Ne te fatigue pas pour posséder la richesse, arrête d’y penser. Tu jettes sur elle un coup d’œil, la voilà déjà partie ! Elle sait prendre des ailes comme l’aigle qui s’envole. »

amassez des richesses au ciel

Christ nous propose d'investir nos ressources différemment. De ne pas investir sur cette terre comme si nous allions y rester, mais d'investir avec un rendement sûr et profitable, à long terme, puisqu'il n'apparaît que lorsque nous passons de l'autre côté de l'éternité. Lorsque Christ parle de se constituer des trésors dans les cieux, c'est évidemment lié au tribunal du Christ.

Je ne développe pas, nous en avons déjà parlé précédemment. 2 Cor. 5.10 utilise un terme bancaire pour évoquer ce que nous recevrons en récompense lors de l'évaluation de notre vie. Nous ne ferons que récupérer ce que nous avons placé.

Ces récompenses relèvent de plusieurs facteurs que seul Dieu peut évaluer. La fidélité, notamment celle qui est cachée, le témoignage, la persévérance au travers de l'épreuve, l'amour donné, etc. Ces facteurs dépassent ce que Christ veut susciter ici.

Ici, Jésus nous parle d'investissement matériel pour le royaume de Dieu. Tous les réveils authentiques que l'Écriture nous relate, ont eu un effet spectaculaire sur les offrandes (Néhémie 8.5-8, & chap. 9-10 ; Exode 35 :21 ; 1 Chroniques 29 :2-9). Comme si une vision spirituelle claire montrait la futilité de nos poursuites terrestres.

Lorsque je donne à un frère, une soeur en difficulté, lorsque je participe à l'offrande, j'épargne en fait dans les caisses célestes.

Sous la première alliance, l’individu était tenu à la dîme sur ses revenus, récoltes et biens pour subvenir aux besoins du Tabernacle et à ceux qui y servaient. Sous la nouvelle alliance, celle de la grâce pouvons-nous honnêtement donner moins que ceux qui étaient sous la loi. Certainement pas. Nous devrions donner même plus

Dieu veut que nous nous servions des richesses, pas que nous aimions les richesses. Que nous les utilisions pour jouir de la vie (1 Timothée 6 :17), pour contribuer à l'œuvre de Dieu, pour être généreux (Luc 6 :38).

Le problème, c'est qu'en disant ceci, on est parfois saisi d'un désir sentimental ou brutal de tout donner. Faire une folie pour Dieu. Tout sacrifier ! On trouve, il est vrai, de tels exemples dans l'Écriture.

Il y a cette femme qui répand sur le corps du Christ un parfum d'un grand prix. L'équivalent de 75 000 FF (Marc 14 :5). Ces parfums étaient parfois utilisés en tant que " dots, " et cette jeune femme aurait ainsi donné avec ce parfum, tout espoir de mariage. Les disciples qui étaient comme nous un peu pingres ont reproché à cette femme de gâcher autant d'argent, qui aurait pu être donné aux pauvres. Mais Christ regardait le cœur de cette femme, et a si pleinement approuvé son sacrifice qu'il a dit dans Marc 14 :19 « en vérité je vous le dis, partout où la bonne nouvelle sera prêchée dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle a fait. »

En Actes 2 à 4, nous avons la description d'une incroyable série de conversions. Les Juifs qui étaient rassemblés pour la Pentecôte, et qui venaient de tout le bassin méditerranéen, se sont convertis par milliers lors de la première prédication de l'apôtre Pierre. 5000 personnes (Actes 4 :4) ! Ces Juifs messianiques qui n'étaient à Jérusalem que pour un temps, se trouvaient privés de revenus, et pourtant désireux d'affermir leur foi. Les chrétiens décidèrent de mettre en commun leurs biens (Actes 4 :32) pour permettre à tous de vivre. Certains, comme Barnabas, vendirent des champs (Actes 4 :36) pour aider l'Eglise naissante. L'apôtre Pierre expose clairement devant Ananias, qu'il s'agissait d'une décision purement personnelle, que rien ni personne ne le demandait. C'était un mouvement spontané.

Si je crois que Dieu peut, à un moment donné, nous inviter à offrir jusqu'à notre propre fils (comme Abraham), jusqu'à nos derniers centimes (comme cette veuve), jusqu'à notre champ (comme Barnabas), il ne me semble pas que cela soit l'appel général de Dieu.

A situation exceptionnelle, solution exceptionnelle. Il se peut qu'en cas de réveil spirituel, en cas de guerre et d'énormes besoins de solidarité, certains se sentent conduits à voler au secours d'autrui.

Même si cela n'est pas sans conséquences terrestres. Quelques années plus tard, la famine a frappé la région de Jérusalem. Paul demande aux autres régions, qui avaient tant bénéficié de l'aide des chrétiens de Jérusalem, d'aider ceux qui vraisemblablement, n'avaient plus de champs…

Car là ou est ton tresor, 

Vous voyez, la question, c'est le contrôle qu'exerce un trésor. Quel est ton trésor ? Qu'est-ce qui te passionne, te fait vibrer, te fait choisir comment tu passes ton temps, ton énergie ? La sensualité, les gadgets techonologiques, les richesses, les loisirs et divertissements, la reconnaissance des autres ?

Ces passions révèlent qui tu es. La couleur de ton cœur. Ces passions vont également orienter toute ta vie.

Quand on fait du deltaplane, le seul moyen de contrôler la direction, c'est de faire basculer son corps dans un sens ou dans un autre. Le centre de gravité se déplace et l'aile volante s'oriente dans la direction voulue. Il en va de même de nos trésors. Par une décision consciente nous devons déplacer nos centres d'intérêts, pour que nos trésors ne mobilisent pas toute notre énergie.

Nous prions que Dieu nous donne une compréhension exhaustive du pour et du contre.

Ces mêmes idées sont ensuite rappelées par deux fois d'une manière différente.

Ton œil est un instrument de ton désir

Matthieu 6 :22-23 « L'oeil est la lampe du corps. Si ton oeil est en bon état, tout ton corps sera illuminé, mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres ! »

Le corps ne perçoit les obstacles devant lui que grâce à l'oeil. Si l'oeil ne fonctionne pas bien, il sera difficile de retrouver un chemin ou de bouger son corps comme il le faudrait. L'oeil c'est aussi l'appréhension des désirs et des éléments qui nous entourent :

Je découvre des choses par mes yeux. Je désire ces choses par mes yeux. Beaucoup des informations qui orientent ma vie passent par les yeux, n'est-ce pas?

• Dans le jardin d'Eden, nous lisons qu'Eve vit que " l'arbre était bon à manger, agréable à la vue et propre à donner du discernement " (Genèse 3 :6). Puis elle prit.
• Achan vit un manteau d'une rare beauté et un gros lingot d'or, avant de prendre de l'interdit (Josué 7.1 & 21).
• David vit Bath Scheba avant de réaliser son plan (2 Samuel 11.2).

Car les yeux sont les premiers organes qui perçoivent quelque chose d'intéressant, pour conduire à un comportement.

L'apôtre Jean présente ainsi cette situation : " car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. " (1 Jean 2:16). Un peu comme si la chair était dans un état de manque ou d'appel continuel, et qu'elle cherchait l'appui des yeux pour la nourrir, et pour susciter " l'orgueil de la vie " c'est-à-dire faire comme si cette vie était la seule importante et à ne pas rater.

Jésus dit : si ton oeil est " en bon état.

Le terme grec évoque la simplicité, la franchise, le caractère sans détour, la sincérité, l'honnêteté. Il peut se traduire par non artificiel, non mélangé, mais direct.

C'est toujours comique de voir une femme âgée ou une jeune fille tenant dans sa main la laisse d'un chien imposant. On se dit qu'il ne faudrait pas qu'une souris passe devant elles, ce qui entraînerait une catastrophe.

Jésus nous dit que notre oeil est un peu comme cette laisse. Il va entraîner le corps, et si notre oeil n'est pas honnête, il va générer des désirs, orienter le corps, conduire notre vie, contrôler notre être.

Un oeil intègre, franc, centré sur Dieu fera des merveilles dans une vie. Et pour ceci nous avons besoin que Dieu " éclaire nos yeux " (Psaumes 13.4). Paul prie d'ailleurs pour les Ephésiens afin Dieu illumine les yeux de leurs cœurs et qu'ils découvrent les dimensions de l'amour de Dieu (Ephésiens 1 :18)

Dieu voudrait que les yeux de l'homme se plaisent dans ses voies (Pr 23.26), qu'ils se tournent vers Dieu, pour exprimer la prière et l'espérance (Ps 123.1).

• Proverbes 23 :26 « ²⁶ Mon fils, donne-moi ton cœur, Et que tes yeux se plaisent dans mes voies. »
• Psaumes 123 :1 « Je lève mes yeux vers toi, Qui sièges dans les cieux. ² Voici, comme les yeux des serviteurs sont fixés sur la main de leurs maîtres, Et les yeux de la servante sur la main de sa maîtresse, Ainsi nos yeux se tournent vers l’Eternel, notre Dieu, Jusqu’à ce qu’il ait pitié de nous. »

Paul exhorte dans Colossiens 3 :1-3 " Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez à ce qui est haut, et non à ce qui est sur la terre.

Si ton oeil est en mauvaise état...

Cette fois ci un terme qui désigne un état moralement mauvais. Des yeux avides. Avides de quoi ? De trésors ! Avides de trouver de quoi nourrir sa passion, son cœur.

La Bible dit que les yeux de l'insensé vont à l'extrémité de la terre, c'est-à-dire qu'ils se dispersent sur mille objets indignes de son attention (Pr 17.24). L'oeil n'est jamais rassasié, il ne se lasse pas de voir même à la fin d'une longue vie (Pr 27.20; Ec 1.8.

• Proverbes 27 :20 « ²⁰ Le séjour des morts et l’abîme sont insatiables ; De même les yeux de l’homme sont insatiables. »
• Ecclésiastes 1 :8 « ⁸ Toutes choses sont en travail au-delà de ce qu’on peut dire ; l’œil ne se rassasie pas de voir, et l’oreille ne se lasse pas d’entendre. »

Chacun d'entre nous, je suppose, avons parfois des aspirations moralement mauvaises. Ou bien des tendances générales vers un certain type de convoitise. Nos yeux se portent fort naturellement sur ces choses et alimentent ces aspirations. Celui qui laisse ses yeux désirer et chercher la satisfaction, la satiété, ne trouvera qu'un puits sans fond. Il se retrouvera de plus en plus lié. Un oeil en mauvais état, c'est comme un vélo sans guidon. Extrêmement dangereux.

Qui est ton maitre?

Matthieu 6 :24 « Nul ne peut servir deux maîtres, car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. »

En fait tout se résume ainsi. Tu ne peux servir deux maîtres. Comme pour souligner qu'il pensait essentiellement aux aspirations matérielles, Jésus parle de Mamon, mot araméen qui signifie richesse, propriété. En personnifiant le mot, Jésus pense à ce qui nous contrôle, qui nous motive, qui nous satisfait, qui nous rassure, qui nous donne le sens des valeurs. Bref, le Dieu que nous servons !

Les directives de deux maîtres feront en sorte qu'un jour où l'autre, ils s'opposeront. L'écartèlement n'est jamais très agréable. Est-il possible de regarder les côtés droits et gauches de cette salle en même temps ? Est-il possible de visiter Paris et Genève en même temps ?

Le choix devient alors obligatoire. Qui est votre maître ?

Lorsque on cherche à placer ses yeux sur deux objets à la fois, on louche bizarrement. Le résultat ? On ne voit plus rien clairement. Tout devient confus. On n'arrive plus à prendre de bonnes décisions. Brouillard !  

Jésus appelle à une consécration absolue en sa personne. Qu'elle soit volontaire, aimante, confiante.

Dès lors, tu ne pourras placer tes trésors que sur cette terre, car tu n'emporteras rien, et en fait c'est un très mauvais investissement.

Dès lors, tu ne pourras désirer n'importe quoi, car en chemin vers Dieu tu vises la sanctification, jusqu'à ce qu'elle soit accomplie, au moment de son retour.

Dès lors, tu resteras détaché de tout ce qui pourrait de dominer, pour mieux être disponible pour le Dieu qui t'a racheté !

Qui est votre maître ? Qui vous domine ? Nul ne peut servir deux maîtres !

CONCLUSION

La Seigneurie du Christ est un mouvement perpétuel de mort à soi-même — et de résurrection en Lui. En fait, comme le dit l'apôtre Pierre, " quiconque est esclave de ce qui a triomphé de lui " ( 2 Pierre 2 :19).

Etes-vous esclave ? Un trésor vous a donné l'avarice ? Un contrôle s'exerce sur vous ?

J'ai une bonne nouvelle ! Jean 8 :31-36 " 31 Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; 32 vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. 33 Ils lui répondirent : Nous sommes la postérité d'Abraham, et nous ne fûmes jamais esclaves de personne ; comment dis-tu : Vous deviendrez libres ? 34 En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, quiconque se livre au péché est esclave du péché. 35 Or, l'esclave ne demeure pas toujours dans la maison ; le fils y demeure toujours. 36 Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres."

En fait, la conversion, c'est aussi l'acte par lequel on choisit un autre maître. Parce que la question n'est pas : dois-je avoir un maître — mais qui sera mon maître ?

Peut-être n'avez-vous jamais consciemment et volontairement fait le choix de vous confier en Dieu. Confiance pour le pardon de vos fautes, vos péchés. Confiance pour la direction de votre vie. N’est-ce pas le moment de le faire ?

Pour ceux qui sont déjà disciples de Christ, Voici le défi. Investissez pour là-haut. Pour plus tard. De diverses manières !

Les riches de ce siècle ne sont pas toujours heureux. L'un des hommes les plus riches du monde est décédé il n'y a pas très longtemps. Ceux qui le connaissaient ont dit de lui qu'il était acariâtre et égoïste. Un homme amer, malgré ses richesses.

J'ai rencontré deux miliardaires chrétiens dans ma vie. Pas en France ! Ce qui m'a impressionné, c'est que même s'ils gagnent bien leur vie, ils vivent dans un cadre 10 fois inférieur à celui qui pourrait être le leur. Par leur générosité dont nous bénéficions par un soutien missionnaire, ils sont engagés dans de nombreux ministères et ils sont des hommes d'un contentement moral et spirituel visibles

Bien aimés, faisons en sorte de faire fuir nos capitaux vers le ciel. Ceci nous le faisons par toutes les oeuvres bonnes, par tous les investissements financiers pour le royaume de Dieu, par le soutien du ministère de notre Assemblée, par tous les actes discrets de piété et générosité, par le pardon que nous offrons, par l'amour que nous vivons, bref, chaque fois que Christ règne en nous.

Jean Calvin écrit : comme les enfants de ce siècle s'embarrassent et s'appliquent entièrement à amasser les choses qui appartiennent à la félicité de la vie présente, ainsi faut-il que les fidèles, voyant que cette vie s'évanouira comme un songe, envoient les choses dont ils veulent droitement jouir à toujours, au lieu même où ils ont à vivre éternellement.  

La Seigneurie de Christ se mesure ici par des décisions très concrètes d'investissement.